- PADOUE (UNIVERSITÉ DE)
- PADOUE (UNIVERSITÉ DE)PADOUE UNIVERSITÉ DENée en 1222 de la migration de professeurs et d’étudiants de Bologne, en conflit avec leur commune. Les statuts de l’université de Padoue furent donc imités de ceux de Bologne; à sa tête se trouvaient des recteurs élus par les étudiants. Ses débuts furent difficiles; elle ne s’imposa vraiment qu’à partir de 1260-1262, avec l’arrivée de nouveaux transfuges bolonais. Protégée à la fois par les papes et par la commune (puis les seigneurs) de Padoue, l’université se développa au XIVe siècle; son activité essentielle était l’enseignement du droit. Mais c’est avec le rattachement de Padoue au domaine de Terre Ferme vénitien que l’université connut son apogée. Certes, elle fut désormais étroitement contrôlée par l’État; des fonctionnaires spéciaux surveillaient les étudiants, nommaient les professeurs. Mais Venise assura le recrutement de l’université en interdisant à tous ses sujets d’aller étudier ailleurs qu’à Padoue. Les étrangers affluaient aussi, attirés par la tolérance religieuse dont l’État vénitien sut faire preuve jusqu’à l’époque moderne. Padoue devint ainsi le «quartier latin de Venise» (Renan). L’université de Padoue ne se contentait pas d’assurer la formation juridique des patriciens vénitiens; elle s’illustra aussi, aux XVe et XVIe siècles, dans le domaine des lettres, de la philosophie et des sciences. Avec Pomponazzi (1462-1525) y survécut l’averroïsme intégral, proscrit partout ailleurs; mais l’humanisme pénétra aussi à Padoue où l’on étudiait, dès le début du XVe siècle, la rhétorique latine et le grec. Jusqu’au XVIIIe siècle, Padoue fut également un grand centre d’études scientifiques, notamment médicales; Vésale et Galilée y enseignèrent; elle fut une des premières universités à avoir un jardin botanique (1545), et un «théâtre anatomique» (1594). Enrichie aujourd’hui d’instituts scientifiques modernes, l’université de Padoue reste une des plus importantes d’Italie.
Encyclopédie Universelle. 2012.